Ballade pour une belle

Elle se dandinait devant lui,
Sur le chemin raide qui mène au moulin
Elle se dandinait devant lui,
L’allure très fière et l’œil lointain.

Et lui qui la suivait pensait
Mon Dieu, quel arrière-train
Que j’aimerai l’approcher de plus près,
Le caresser de la main

Et lui qui la suivait pensait
Mon Dieu, quel tour de rein
Quelle prestance dans la démarche
Sûr, elle a pris des leçons de maintien

Et lui qui la suivait pensait
Mon Dieu, quelle arrogance
D’aller l’jeudi par les chemins rugueux
En robe blanche des dimanches

Et lui qui la suivait pensait
Mon Dieu, quel joli cou
Les cygnes même qui en ont de si fins
Doivent en être jaloux

Et lui s’approchant d’elle soudain
Son beau cou lui tordit
Disant : Vingt-Dieu j’me la mangerai demain
Cette belle oie pardi