Le marin corsaire

J’m’en vais vous raconter l’histoire
Du commencement jusqu’à la fin,
C’est au sujet d’un vieux marin
Prêt à partir dans un corsaire
Étant à bord sans penser à son sort
A voulu mettre le pied à terre
Venir dormir près de sa chère moitié,
Mais il n’était pas le premier.

Sa femme le croyant à la rade
Prenait déjà tous ses plaisirs,
Satisfaisant tous ses désirs
Avec un riche camarade.
Tout allait bien on ne pensait à rien
Voilà bien une triste ambassade,
Frappant trois coups le mari pas jaloux :
C’est moi ma femme levez-vous.

Sa femme tomba à demi-morte :
Oh, elle dit, mon mari, c’est vous !
Le favori saisi d’effroi,
Pendant qu’elle va ouvrir la porte,
S’cache dans un coin où s’qu’on n’voyait rien
Le mari déchaussa ses chausses
Sauta au lit avec sa chère amie
Croyant bien y passer la nuit.

Mais quand ce fut sur les minuit,
Mais quand ce fut sur les minuit
Le mari entendit du bruit :
Je crois qu’il y a un chat noir,
Qui est resté caché ou enfermé.
J’entends du bruit au coin de l’armoire,
Un certain bruit qui me trouble l’esprit.
C’est ça qui m’empêche de dormir.

Promptement le mari s’habille
Prend son briquet dessus l’instant
“ Je n’ai pas peur des revenants.
Je vais allumer la chandelle,
Chercher partout que ceci est un tour,
Que vous me jouez infidèle.
Y’ a de l’oignon dedans notre maison
Je veux en savoir la raison. ”

Sitôt le galant s’est sauvé,
Sitôt le galant s’est sauvé.
Sans rien oser lui demander,
Qui a abandonné sa culotte,
Et son habit avec ses trente louis.
C’est sa montre qui l’incommode,
Et ses souliers, fallut marcher nu-pieds.
C’est ça qui l’a bien chagriné.

J’entends partout que l’on marmonne
Sur la culotte de velours.
Je vais vous raconter tout court
Au sujet de cette culotte,
Tout en riant, badinant pas longtemps
Chacun en prendra à sa mode,
Moi je disais que l’argent qu’il y avait
Ça valait bien un petit coup de sifflet.