Bonsoir, Messieurs du logis

Bonsoir, Messieurs du logis, je vous souhaitons bonne année ;
Au bout de votre vie, le paradis, au présent, la santé-e,
Au présent, la santé-e, écoutez nos chants joyeux ;
Donnez-nous la Guillaneu !

Nous avons là, z’avec nous, un bon porteur de poche,
Droit comme un bâton de houx et fort comme une roche,
Et fort comme une roche ; craignez pas de la charger,
Donnez-lui la Guillaneu !

Nous menons aussi, avec nous, une bonne filandière,
Qui peut filer, en un jour, le faix d’une civière,
Le faix d’une civière, qui n’a ni bout ni milieu,
Donnez-lui la Guillaneu !

V’là la dame du logis, elle est polie et sage.
L’an dernier, elle nous offrit du meilleur de sa cave,
Du meilleur de sa cave, qu’elle nous donne un coup ou deux,
Pour fêter la Guillaneu !

C’est à toi, cher compagnon, regarde dans la cheminée,
S’il n’y a pas quelque jambon, quelque andouille enfumée,
Quelque andouille enfumée, ou autre chose qui vaudrait mieux,
Pour fêter la Guillaneu !

Si vous ne voulez rien donner, faut pas nous faire attendre
Nous avons, comme vous le savez, d’autres chemins à prendre,
D’autres chemins à prendre, pour aller en d’autres lieux,
Demander la Guillaneu !

Nous vous remercions bien, Messieurs, de vos bonnes offrandes ;
Nous prierons notre Seigneur de vous en rendre récompense,
De vous en rendre récompense, dans cette vie et dans les cieux.
Merci pour la Guillaneu !