J'anime un atelier de danse bretonne. La ronde chantée est primordiale à mes yeux pour qui pratique et veut comprendre la danse bretonne. Je manque donc rarement de commencer par un chant à répondre dans la ronde.
Voici un texte sur la danse en ronde. Il est extrait de "La contredanse et les renouvellements de la danse française" de Jean-Michel GUILCHER (ed MOUTON, 1969, p190). Admirez le style, imprégnez-vous des idées et faites de la ronde chantée votre idéal de danse :

Tout dans cette danse est révélateur. Le premier soin des danseurs est de nouer entre eux une communication et un lien qui ne finiront qu'avec la danse elle-même. Épaule contre épaule, ils se disposent en cercle. Ils tournent le dos au monde extérieur. Bientôt ils l'oublient, uniquement présents au groupe fermé qu'ils constituent, disponibles seulement pour l'action qu'ils vont accomplir en commun. Cette action consiste dans la répétition uniforme, obstinée, d'un groupement moteur, toujours le même. Elle permet un ajustement toujours plus parfait des danseurs les uns aux autres, et conduit plus ou moins vite à un automatisme général. Chacun, à chaque instant fait ce que font tous les autres. La danse est collective à double titre : par son dispositif d'ensemble qui soude les participants en un bloc ; par son organisation motrice qui fait vivre à tous exactement la même expérience. Les danseurs ne sont pas seulement solidaires, ils sont accordés. Portés par le groupe, chacun est déchargé de l'initiative et de la responsabilité personnelle, en même temps que libéré du respect humain. C'est alors qu'il connaît l'euphorie, à la fois physique et psychique, qui fait de la danse à ses yeux, le plaisir par excellence.